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Soutenir un proche tourmenté par la pandémie

2 décembre 2020
 - 
par Stéfanny Trudeau

Soutenir un proche tourmenté par la pandémie

La pandémie mondiale de la COVID-19 représente du jamais-vu pour notre époque moderne. Face à cette menace microscopique invisible à l’oeil nu, certaines personnes voient leur anxiété et leurs peurs s’exacerber. Comment soutenir un proche qui croit aux théories du complot ? De quelle façon peut-on rassurer ceux qui prêtent l’oreille à des faits non vérifiés ? Et que faire devant l’augmentation des délires, des hallucinations et des idées paranoïdes de l’un de nos proches ?

Pandémie et psychose

Selon les statistiques des pandémies modernes, il n’y a pas de corrélation apparente entre les pandémies et l’augmentation de psychoses. Par contre, l’apparition d’un événement traumatogène peut faire émerger une forte charge émotionnelle difficile à contrôler. Cette charge émotionnelle peut amener des répercussions sur le plan psychologique, comme de la fatigue émotionnelle, des troubles du sommeil, des préoccupations concernant l’avenir, la peur des autres, l’altération du jugement, des troubles liés à l’humeur et une tendance à hypocondrie 1. Somme toute, bien que ce ne soit pas clairement démontré, puisqu’il y a une augmentation de la détresse psychologique et des stresseurs sociaux et environnementaux dus à la COVID-19, il existe un risque de voir le nombre de psychoses augmenter.

Peurs liées à la pandémie

La plupart d’entre nous avons développé l’habileté d’apaiser nos réflexions et nos anxiétés après avoir entendu des informations. Par contre, certaines personnes sont plus sensibles à ce genre de propos. Elles auront besoin de soutien pour surmonter leurs angoisses. Voici quelques petites astuces pour ouvrir la communication :

– Offrir de l’aide dans la mesure de nos capacités: Si l’on souhaite recevoir la charge émotionnelle de l’autre, il faut se demander : « Suis-je disposé à le faire ? » ;

– Demander ce que la personne pense de la situation: Une affirmation d’ouverture peut jouer le tout : « Je suis disponible si tu sens le besoin de ventiler » ; « On peut échanger si tu le souhaites » ;

– Faire preuve d’écoute empathique: Il ne suffit pas d’écouter, il faut tenter d’entendre l’autre et de le comprendre dans son ressenti, même si cela ne fait aucun sens pour nous ;

– Maintenir une communication régulière: En offrant une présence rassurante, nous pouvons nous assurer que l’état mental de l’autre ne s’est pas détérioré. Aussi, nous pouvons lui rappeler que nous sommes prêt à l’écouter ;

– Calmer l’anxiété excessive: Il peut être tentant de s’informer constamment. Par contre, cela peut créer ou même nourrir des scénarios catastrophe. Ainsi, afin de rester alerte et vigilant, il est important de prendre du recul et de se changer les idées avec différentes activités.

Les délires et les complots

Il va sans dire que les personnes présentant un trouble psychotique ou celles étant plus sensibles aux propos conspirationnistes peuvent représenter un défi un peu plus corsé. Prendre le temps de les aborder requiert une ouverture et une attitude calme. Il est démontré que ces croyances sont liées aux émotions et non à la logique 2. Conséquemment, engager la conversation sous la forme d’un débat tournera au vinaigre. Par contre, puisque ces croyances ont une racine émotionnelle, il est recommandé d’exploiter cette avenue dans la conversation. De façon générale, lorsque nous sommes confrontés à ce type de délires, il important de ne pas les renforcer ou les invalider.

Ainsi, afin d’inciter notre proche à ne pas céder à l’anxiété excessive, il est souhaitable de :

  • refléter ses sentiments d’anxiété ou de peur afin de le faire ventiler;

  • souligner notre compréhension sans embarquer dans le propos;

  • accueillir le propos erroné sans le nourrir.

Par exemple, si notre proche dit : « Tout ça ne fait aucun sens, la seule chose qui peut expliquer cela, c’est un complot entre le gouvernement et les autres. Ils nous font croire n’importe quoi. », nous pourrions répondre : « Tu te sens inquiet » ; « Tu te sentirais rassuré d’obtenir l’heure juste » ; « Tu dois te sentir inconfortable avec cette information-là » ou « J’entends ce que tu me dis ».

Émotion et logique

Mike Kropveld, directeur général d’Info-Secte, a constaté que les personnes qui sont adeptes des théories du complot en arrivent elles-mêmes à réaliser que leurs croyances sont infondées. Cela peut prendre du temps. Par contre, les contradictions et les questions sans réponses deviennent trop lourdes à gérer émotionnellement et la personne n’y trouve plus de sens. Elle finit alors par lentement les délaisser. Évidemment, une solution miracle serait souhaitable. Reste que la seule vérité est de s’orienter sur les émotions et non sur la logique derrière ces idées.

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