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Le burn-out parental

1 juin 2017
 - 
par Annik Lefebvre

Le burn-out parental

Ce syndrome touche les personnes exposées à un stress parental chronique. Il s’agit, en quelque sorte, d’une dépression liée au fait d’être parent. Toutefois, il n’est pas question, proprement dit, d’une dépression, puisque celle-ci touche toutes les sphères de l’individu qui en souffre. En effet, ce dernier est, quant à lui, contextualisé à une seule sphère de la vie de l’individu. Le burn-out professionnel est relié au travail et le burn-out parental, relié à la famille. En revanche, la personne qui souffre d’un burn-out est à risque de développer une dépression. Le burn-out parental peut survenir à n’importe quel moment : à la naissance comme plusieurs années plus tard, dès le premier enfant ou après en avoir eu un ou plusieurs autres. Il est cependant différent du baby blues qui se manifeste uniquement chez la mère qui vit des bouleversements hormonaux quelques jours après la naissance du bébé. Il est aussi différent de la dépression post-partum qui est, en fait, une dépression qui survient dans l’année qui suit la naissance.

Quelles sont les personnes à risques?

Les pères peuvent être touchés par cet épuisement autant que les mères. Ceux qui en souffrent sont souvent perfectionnistes dans la vie, mais particulièrement face à leur rôle parental. Elles entretiennent beaucoup d’exigences envers elles-mêmes et ont de la difficulté à prendre du recul pour relativiser et réévaluer les priorités. Elles se mettent la pression de coller à l’idéal qu’elles se représentent de la famille et de leur rôle parental. Puis, elles se surinvestissent au point de se mettre de côté et de négliger leurs besoins personnels. C’est alors que le sentiment d’épuisement, de solitude et d’incompréhension apparaît pour finalement laisser le burn-out s’installer.

 


La personne perfectionniste s’impose le devoir de performer et de tout réussir dans son rôle parental sans pourtant ne jamais avoir le sentiment d’y arriver. Elle, qui bien souvent a de la difficulté à déléguer, a l’impression de courir en permanence, de ne jamais pouvoir s’en sortir et de ne plus avoir suffisamment de temps pour rien et pour quiconque (ni pour elle, ni pour les enfants, ni pour son couple). Désespéré et accablé par la pression et le sentiment d’échec, il devient tabou d’avouer avoir déjà pensé un moment quitter le giron familial ou jeter son enfant par la fenêtre.

 


Selon Moïra Mikolajczak, la coauteure du livre « Le burn-out parental, l’éviter et s’en sortir » (Odile Jacob), « La pression sur les parents n’a jamais été aussi forte et le temps dont ils disposent pour exercer leur parentalité n’a jamais été aussi restreint ». Ainsi, 5% des parents seraient touchés par le burn-out parental et 8% seraient à risque élevé d’en souffrir.[1]

Trois principaux symptômes

Pour considérer souffrir possiblement d’un burn-out parental, il suffit de présenter, à un degré notable, deux des trois critères suivants qui perdurent dans le temps sans démontrer de signe d’amélioration.

 


1. L’épuisement

La personne se sent vidée et doit composer avec un manque d’énergie parfois même en se levant, dès le début de sa journée. Sur le plan émotionnel, elle n’en peut plus et a le sentiment d’être au bout du rouleau. Puis, sur le plan cognitif, elle a l’impression de ne plus arriver à réfléchir correctement. Cependant, c’est bien souvent sur le plan physique que l’épuisement se manifeste en premier.

 


2. La distanciation affective avec les enfants

L’épuisement prenant le dessus, malgré elle, la personne réalise qu’elle n’a plus d’énergie pour s’investir autant qu’avant dans sa relation avec ses enfants. Elle fait de son mieux pour gérer les routines du matin et du soir, pour préparer les repas et répondre à leurs besoins vitaux. Mais ensuite, parce qu’elle n’a plus le carburant nécessaire pour les écouter et pour passer du temps positif avec eux, elle prête moins attention à ce qu’ils vivent et à ce qu’ils ressentent.

 


3. La perte d’épanouissement et d’efficacité dans la parentalité

Ceci fait référence au sentiment d’être un mauvais parent, de ne plus se reconnaître et de ne plus se sentir épanoui dans ce rôle. La mère ou le père a l’impression de ne plus se sentir efficace et peut vivre un sentiment d’échec.

 

Prévenir et s’en sortir

Il est possible de prévenir et de se sortir du burn-out parental en apprenant à en reconnaître les facteurs de risque et les symptômes puis à mettre en place des facteurs de protection. Un premier pas en ce sens consiste à accepter de pouvoir craquer et de ne pas être parfait. Cela implique donc d’apprendre à entretenir des attentes réalistes face à son rôle parental et à lâcher prise sur certaines choses. Aussi, de briser l’isolement et de parler de sa situation avec des gens qui sont passés par le même chemin permet de se déculpabiliser et de s’identifier à d’autres modèles, plus réalistes, que l’idéal convoité.

 


Ensuite, prendre conscience de ses besoins, apprendre à identifier ses émotions, à mettre des mots dessus, à les nommer et à les gérer est une autre piste à envisager. La relaxation et la méditation sont des moyens tout indiqués pour y arriver et pour prendre le temps de s’arrêter, de se recentrer. À l’inverse, il est recommandé d’apprendre à freiner rapidement les émotions négatives qui peuvent apparaître. Aussi, être perfectionniste, c’est s’infliger une pression pour atteindre ses objectifs personnels, parfois irréalistes.

Apprendre à lâcher-prise

Au lieu de vouloir s’obstiner à être des super héros et à tout faire soi-même, se rappeler qu’il faut tout un village pour éduquer un enfant peut aider à arriver à faire preuve de lâcher prise. C’est pourquoi apprendre à déléguer, soit à l’autre parent soit à des proches, est une autre piste de solution à considérer sérieusement. La dernière, quant à elle, consiste à passer des moments de qualité avec ses enfants à travers des activités qui font vraiment plaisir à tous et qui permettent de vivre ensemble de beaux moments privilégiés.

 


En conclusion, s’investir dans un rôle de parent est, certes, un contrat à vie. Cet engagement peut s’avérer la plus merveilleuse des aventures. Toutefois, sous la pression, les horaires surchargés et un modèle de parent idéal surréaliste, celui-ci peut devenir lourd à porter et mener tout droit vers un burn-out. Ce qu’il faut retenir, c’est que s’il est possible de souffrir d’un tel épuisement, il est rassurant de savoir qu’il est possible de le prévenir, de s’en sortir et de faire en sorte qu’il ne prenne pas toute la place dans cette belle aventure qu’est la parentalité.

 

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