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Comprendre l’anxiété de performance

1 juin 2023
 - 
par Janique Raymond-Migneault

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2023 a marqué l’année où l’ALPABEM ouvrait son offre de services pour les parents ayant un adolescent vivant avec des enjeux de santé mentale. Bien que les intervenants aient pu offrir seulement des rencontres individuelles dans les premiers mois de l’année, l’arrivée du printemps a marqué le lancement des groupes de discussion pour les parents d’adolescents. D’ailleurs, merci à Arrielle-Yola Jules qui s’est chargée de la recherche d’information et la création de contenus. L’anxiété de performance a fait partie d’une thématique discutée et il me semblait pertinent de creuser davantage cette thématique. L’article suivant est d’ailleurs inspiré des recherches d’Arrielle.

Qu’est-ce que l’anxiété de performance ?

L’anxiété de performance (AP) survient dans un contexte d’évaluation et de compétition. Les symptômes vécus sont les mêmes que pour un autre type d’anxiété. Les trois grands symptômes présents sont : une présence de pensées d’inquiétudes, suivi de sensations physiques et menant à des comportements d’évitement.

La personne qui en souffre accorde une importance accrue au résultat obtenu, cherche à être félicitée et complimentée pour ses efforts. Elle perçoit comme une menace l’évaluation sans présence d’un réel danger. Le stress enclenché devient contre-performant et maintient la personne dans une zone de peur. L’évitement de toute situation d’échec a pour objectif d’atténuer la souffrance de la personne et de la ramener dans une zone de confort. Ce cycle maintient la personne dans son anxiété qui devient de plus en plus envahissante.   

Les causes

Les causes de l’anxiété de performance peuvent être variées. La théorie biopsychosociale explique le mieux l’apparition de cette problématique. Une image pouvant bien illustrer l’influence de ces différents facteurs est celle d’un contenant. Chaque individu possède un contenant permettant d’accumuler de l’eau. L’accumulation se fait au fur et à mesure du développement de l’individu et l’apparition des symptômes se fait lorsque le contenant déborde d’eau.

Facteurs biologiques

Ces facteurs tiennent compte d’une transmission héréditaire, génétique ou biologique. Si l’on reprend l’image du contenant d’eau, il s’agit de comprendre qu’à sa naissance, chaque individu possède un contenant déjà rempli avec une certaine quantité d’eau. Celle-ci varie d’un individu à l’autre. On parlera alors du niveau de vulnérabilité pouvant mener à l’apparition des symptômes. Si, en tant qu’individu, j’ai un contenant déjà bien rempli, il me reste moins d’espace pour accumuler d’autres gouttes d’eau — les chances de développer de l’anxiété en sont donc plus grandes.

Facteurs psychologiques et sociaux

Ces facteurs concernent les caractéristiques individuelles (facteurs psychologiques) pouvant expliquer l’apparition des symptômes ainsi que son interaction avec l’environnement (facteurs sociaux).

Par exemple, le perfectionnisme (facteur psychologique) amène l’individu à peaufiner encore et encore le travail exécuté afin de le rendre le plus adéquat possible. Les attentes et les commentaires de son entourage (facteurs sociaux) peuvent donc venir influencer l’individu et le renforcir dans son comportement. En félicitant seulement le travail exécuté, voire parfait, la construction de sa valeur personnelle se fait autour de la performance (facteur psychologique).

Chacune des expériences de vie qui est interprétée comme négative viendra ajouter de l’eau dans le contenant de l’individu. Ainsi, il importe de l’aider à se départir de l’eau accumulée, que ce soit en faisant preuve de patience afin que l’eau puisse s’évaporer, ou en perçant quelques trous dans le contenant pour laisser l’eau s’échapper. Prendre de grandes respirations, pratiquer des activités telle la méditation, le yoga ou la zoothérapie sont des façons intéressantes et non exhaustives d’y parvenir.

Conséquences pour le membre de l’entourage

Nombreuses sont les conséquences de l’anxiété de performance sur les membres de l’entourage. L’incompréhension, la peine et l’impuissance sont souvent rapportées par ceux qui consultent un intervenant de l’ALPABEM. Le membre de l’entourage en vient à ne plus savoir ce qui déclenche l’anxiété et peut en venir à ne plus savoir quoi dire ou ne pas dire. Il devient tentant pour l’accompagnateur de chercher à éviter les sources menant à l’anxiété, ce qui demeure épuisant pour lui. À force d’accompagner la personne atteinte dans son évitement, l’accompagnateur contribue malgré lui au maintien et à l’aggravation des symptômes.

Aider sans nuire

Plutôt que de prodiguer des conseils, soutenir l’autonomie de son proche en l’accompagnant à reprendre du pouvoir sur le processus plutôt que le résultat à atteindre est une stratégie intéressante. Cette attitude permet de revenir dans le moment présent. L’individu qui souffre d’anxiété de performance tend alors peu à peu à se concentrer sur autre chose que la finalité.

De plus, renforcir le processus plutôt que le résultat l’aide à dédramatiser et à se définir autrement que par un résultat. Mettre l’accent sur la persévérance et la créativité a plus d’impact à long terme que de féliciter uniquement le résultat. La fierté ressentie en deviendra plus grande avec le temps.  

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